Vie et mort de quelques micro-ordinateurs français
LA SAGA
DE
THOMSON
Le 27 janvier dernier, le quotidien
Les Echos révèle que Thomson abandonne la micro-informatique.
Le constructeur français, après avoir vendu plusieurs centaines
de milliers d'ordinateurs, quitte sur la pointe des pieds un théâtre
agité, dont il fut l'un des principaux acteurs en France. Ceux qui,
à l'école, font leurs premiers pas en informatique sur du
matériel Thomson, ont désormais devant les yeux un morceau
d'histoire industrielle. Celui de la micro-informatique Thomson, une décennie
vécue à toute vitesse. En quelques années, se sont
succédés balbutiements, succès, drames et mort. Une
histoire complexe qui mêle stratégie industrielle, politique
commerciale, enjeux politiques et querelles de personnes. Une saga qui
a vu se succéder le meilleur et le pire, et qui s'arrête dans
le flou et l'indifférence. Les contribuables, les enseignants, les
élèves, en sont pour leurs frais, sans justification, et
sans égards.
1979
1980
1981
1982
1983
1984
Répondant à un appel d'offres lancé par l'UGAP (l'Union des Groupements d'Achat Public, la centrale d'achat de l'administration), Thomson fait sa première percée importante dans l'Education Nationale : un marché est conclu portant sur la livraison de 40 000 MO5 et TO7-70, sur les 5 ans à venir.
La ligne stratégique de la SIMIV est confortée : du pédagogique avant tout, même si ce choix est moins payant à court terme. Le constructeur s'associe avec Nathan pour élargir une gamme de logiciels un peu "courte". Dans le même temps, Jean Gerothwohl voit poindre la menace du standard MSX, une famille d'ordinateurs soutenue par de nombreux constructeurs japonais et par Microsoft, le géant américain du logiciel. Le PDG de la SIMIV se livre alors, dans les colonnes de SVM, à un vibrant plaidoyer pour une micro-informatique familiale européenne. Un partenaire est nécessaire : ce doit être Philips, affirme Gerothwohl.
Cette année-là, Jean-Jacques Servan Schreiber, alors président du Centre mondial de l'informatique, persuade le gouvernement qu'il faut mettre l'informatique dans les écoles. On y trouve déjà environ 50 000 micro-ordinateurs, dont 10 000 TO 7. Mais il faut passer à la vitesse supérieure. JJSS milite pour des Macinstosh d'Apple simplifiés, construits en France, éventuellement sous licence, par... Thomson! Tractations, discussions, lobbying poussé de tous les constructeurs français et étrangers : les négociations dureront six mois.
Un dîner à l'Elysée réunira même autour de François Miterrand, président de la République, John Sculley et Steve Jobs, les deux principaux dirigeants d'Apple. Selon Sculley, le président donna alors son accord de principe. Steve Jobs, JJSS et Gaston Deferre auraient même été jusqu'à survoler la région de Marseille en hélicoptère pour repérer l'emplacement de la future usine.
Mais l'hypotèse Apple est finalement repoussée : même simplifié, le Mac aurait encore couté 10 000 F environ. Trop cher pour permettre une diffusion de grande ampleur. Le dossier n'aurait pas été suffisamment étayé, les délais trop longs... Aujourd'hui, chacun y va de sa propre explication, sans lever clairement le voile sur cet épisode.
Mais le refus est définitif:
car l'enjeu est maintenant de l'ordre de la stratégie industrielle
nationale. Le gouvernement prend la décision de choisir un constructeur
de l'Hexagone pour favoriser une filière électronique française.
"Une fois cette contrainte donnée", rappelle Daniel Gras, "l'éventail
devenait passablement restreint. Il ne restait guère que Thomson.
Car si les compatibles IBM PC avaient l'avantage de leur standard, chaque
machine aurait coûté à l'époque entre 20 et
25 000 F ! Celles de Thomson souffraient de leur standard limité,
mais avaient de solides avantages: un rapport qualité-prix intéressant,
une conception astucieuse. Le choix s'est donc porté au final sur
Thomson, à la fois pour des raisons d'ergonomie pédagogique,
de réalisme économique et de politique industrielle". Un
choix qui n'a d'ailleurs jamais été fondamentalement remis
en cause, même par René Monory, ministre de l'Education de
la Cohabitation en 1986, qui avait auparavant équipé son
propre département en TO 7-70. Autre atout de la solution Thomson
: Léanord, entreprise lilloise, avait conçu dès 1982
le "Nanoréseau", permettant de connecter entre elles jusqu'à
huit machines Thomson, en utilisant un micro-ordinateur plus puissant comme
tête de réseau. Un atout pédagogique, puisque ce dernier
permet de conduire et de contrôler les "nano-machines", tout en multipliant
leurs potentialités par la distribution de logiciels. Sur le front
européen, septembre 1984 charge de lourds nuages le ciel de Thomson
: Philips "trahit" le constructeur national, et rejoint le clan MSX.
1985
En revanche, pas d'appel d'offre UGAP pour Thomson. La centrale d'achat se contente d'élargir le marché passé un an auparavant avec Thomson; ce marché dit "négocié" fera d'ailleurs quelque peu tiquer la Cour des comptes. 108 400 machines - MO 5 et TO 7- 70 - sont commandées. A des prix très serrés. Peu de marge donc pour Thomson qui reçoit tout de même un pactole de 426 millions de francs. Ce n'est pas le "marché du siècle", mais en tout cas celui de la décennie. Et surtout, il ouvre des perspectives vertigineuses sur le marché domestique français. Les écoliers ou les lycéens voudront, à la maison, la même machine qu'à l'école, les collectivités locales ou les établissements complèteront les achats IPT et, plus tard, se rééquiperont forcément avec un matériel du même constructeur pour conserver une architecture homogène. L'avenir de la SIMIV semble donc bien assuré.
Comment Thomson remplit-il ce contrat? L'UGAP et la direction des lycées et collèges s'accordent à reconnaître que les commandes ont été honorées dans les temps, les 40 000 sites livrés comme prévu, à quelques mois près. "Un glissement presque obligatoire, compte-tenu du volume concerné". En revanche, la maintenance et l'entretien posent davantage de problèmes: "Thomson nous les facturait à des prix prohibitifs", se souviennent les responsables de l'époque à la direction des lycées et collèges. "Tant et si bien que nous avons choisi de nous en occuper en interne. On avait parfois l'impression que le constructeur se souciait exclusivement de ses propres intérêts". Quelques faiblesses aussi côté matériel : "Le lecteur de cassettes du TO 7-70 était vraiment faible et et le lecteur de disquettes vendu à un prix prohibitif... Sans oublier les versions successives du MO 5, pas tout à fait compatibles entre elles ! "
Pendant toute cette année, les hommes de la SIMIV débordent d'activité. A cause du plan IPT, bien sûr, mais aussi pour le lancement d'un nouveau modèle avec lequel Thomson entend concurrencer l'Apple II. Dans le feu de l'action, Thomson ne semble pas voir que l'Apple II est déjà une machine du passé, que l'Atari ST et l'Amiga de Commodore s'annoncent, et surtout qu'un certain Amstrad mine le marcé de l'informatique de loisirs depuis le mois de janvier, avec son CPC 464 proposé à 4 990F avec un moniteur couleur. Autocritique de la SIMIV : "Occupés à nous défoncer, nous avions oublié de regarder le marché...". Un oubli d'autant plus regrettable, que le nouveau venu casse les prix et se lance sur le créneau "jeux", plus vendeur que le 100% "utile" auquel s'accroche la micro Thomson. En 1985, Thomson ne vendra que 250 000 machines, au lieu des 400 000 prévues. Le début d'une longue série d'objectifs commerciaux non tenus.
François Robineau, ex-responsable des logiciels éducatifs chez Nathan, entre chez Thomson pour créer une unité autonome d'édition de logiciels, pour accompagner le développement des machines. Un choix de long terme. Ce sera FIL, France Image Logiciel, dotée d'un capital de 10 millions de francs, également partagé entre la CAMIF (Centrale d'achat des enseignants), Answare (filiale du groupe CGE) et Thomson. Le nouvelle nouvelle société travaille en synergie avec Thomson , et joue, après avoir assuré l'intendance des "valises-logiciel" du plan IPT, la carte du logiciel professionnel et des jeux.
Forte de son succès
IPT, la SIMIV décide de se lancer dans l'export. Et choisit l'Allemagne,
un "mythe" pour tous ceux qui veulent vendre à l'étranger,
et aussi un des marchés européen les plus difficiles à
pénétrer... Une subvention de 15 millions de francs, une
filiale "Thomson GMBH" forte de 20 personnes basée à Francfort,
le TO7-70 et MO5 recarrossées pour l'occasion, 20 millions de campagne
publilicitaire, un objectif : "prendre 10% du marché en 1986"...
Pourtant, la SIMIV "y perd sa chemise" : 25 millions de francs de perte.
La micro Thomson ne réussira jamais à percer à l'exportation.
Pour quelques dizaines de milliers de machines vendues via Olivetti en
Italie, et un marché conclu d'Etat à Etat avec l'Algérie
(35 millions de francs pour des TO7-70), les échecs se succèdent
: URSS, Inde, Argentine, Espagne... Aucune tentative n'aboutit. Thomson
reste de force sur un marché français trop étroit,
et inexorablement envahi par les produits bon marché d'Asie du Sud-Est.
Pendant ce temps, à
l'usine Thomson de Saint-Pierre-Montlimart, dans le Maine-et-Loire, le
nouveau micro prépare sa sortie. En septembre, le TO 9 est lancé
avec strass et paillettes, dans le cadre d'une fastueuse soirée
au Palais de la Découverte, où se presse le Tout-Paris. Toujours
avec un microprocesseur 6809, plus haut de gamme que ses prédécesseurs
et sur des concepts de convivialité, inspirés de Macintosh,
le TO 9 est une machine séduisante, sérieuse. Mais elle est
chère (8 990F sans écran), et la compatibilité ascendante
garantie par le constructeur avec le TO7-70 s'avère plus problématique
que prévue. De plus, l'un des deux logiciels intégrés
en mémoire morte, Fiches et Dossiers, est farci de bogues : les
10000 premiers modèles seront à revoir. Les fichiers se mélangent,
refusent de revenir à l'écran ou disparaissent carrément...
La SIMIV bat encore une fois sa coulpe. Absorbées par le marché
IPT, ses équipes n'ont pu se consacrer pleinement au lancement du
TO 9... Une désinvolture qui passe mal auprès de la clientèle,
malgré le remplacement des machines défectueuses.
A la SIMIV, on est plus à
l'aise dans la prospective. Après la tentative infructueuse auprès
de Philips, un accord est signé en septembre avec l'italien Olivetti
et l'anglais Acorn, passé dans le giron du précédent
au mois de mars. "Olivetti, ce sont les plus intelligents et les plus stratégiques,
déclarait Jean Gerothwohl à SVM en mai 1986. A nous deux,
nous couvrirons le marché européen". La SIMIV veut mettre
au point avec l'italien et l'anglais un standard européen de micro-ordinateur
16 bits, dans le domaine de l'éducation et de la productivité
personnelle. Stratégie à long terme toujours : Jean Gerothwohl
continue à vouloir fabriquer en Europe pour y conserver un substrat
industriel. Et à croire au micro-ordinateur familial.
1986
La bonne qualité de la nouvelle gamme Thomson ne permet pas au constructeur de revenir au premier plan. Sa branche "grand public" confirme son recentrage vers la télévision. Des rumeurs commencent à circuler : "il faut arrêter les activités qui ne génèrent pas beaucoup d'argent et demande du cash". La micro-informatique courbe le dos. Trois ans plus tard, les acteurs de l'époque y voient le signe avant-coureur de leur futur arrêt de mort. "La décision d'arrêter la micro a été prise à ce moment-là. Mais cela ne pouvait être dit officiellement puisque nous étions encore engagé dans le plan IPT". Cette hypothèse éclairerait en tous cas les heurts et malheurs vécus par la SIMIV durant toute cette année, où avec 160 000 ordinateurs vendus, les objectifs prévus ne seront atteints qu'aux deux tiers.
En décembre, il est décidé de mettre fin à la coopération avec Olivetti et Acorn. Le prototype que Thomson a mis au point seul restera dans les placards. On pourra le regretter longtemps : tous ceux qui ont pu approcher l'ordinateur ne tarissent pas d'éloges sur la qualité du travail réalisé par l'équipe de José Henrard. Le 16 bits de Thomson était doté d'un micro-processeur 68000 et du système d'exploitation multitâche OS/9- 68000. C'est la fin du rêve européen, de la création d'un standard qui aurait permis de se frotter aux compatibles IBM PC, au Macintosh, à l'Atari ST, à l'Amiga. Le motif alors avancé par la direction générale tient en deux mots : cher et mégalo. Jean Gerothwohl se voit reprocher les pertes de son secteur vidéo, puisque la SIMIV chapeaute de façon assez étonnante deux activités aussi étrangère que la micro-informatique et la vidéo institutionnelle. Ce trou développe la controverse : est-il "imputable à de graves erreurs de gestion des responsable de la SIMIV" ou "à une peau de banane glissée sous ses semelles, pour la faire tomber plus vite" ? Des querelles d'hommes se font jour. Et surtout, entre la micro et le "grand public", la tension monte, les incompréhensions se multiplient; le dialogue déjà difficile devient quasi inexistant.
"Le groupe aurait dû assister Gerothwohl avec des organes de gestion mieux adaptés, remarque Daniel Gras, qui a suivi attentivement les aléas de ses anciens partenaires. Il y avait dans cette structure une créativité stratégique et de produits, qu'on a laissé pousser comme une plante trop vivace. Tout d'un coup, on lui a versé un coup de désherbant en regardant ailleurs. Cette structure a trop servi pour des stratégies de carrière et comme exutoire à des rivalités personnelles."
La SIMIV disparaît purement et simplement. Elle est intégrée à la COFADEL -compagnie franco-allemande d'électronique -et perd du même coup son nom, une bonne partie de ses effectifs, ainsi que Jean Gerothwohl et Robert Kaplan, respectivement prési-dent et vice-président... José Henrard et son équipe émigrent en Californie : le nouveau département micro-informatique y englobe désormais celui des moniteurs.
Les quarantes "rescapés" parisiens se sentent considérés comme des "pestiférés" : "L'étiquette ex-SIMIV n'était pas vraiment bien vue! D'ailleurs nous étions isolés à un même étage. Mais nous continuions à y croire! "
Feu de paille? A la fin de l'année, l'ordinateur 8 bits est en passe d'être condamné, et le ralliement au standard IBM PC annoncé. La fabrication des MO 6 et TO 8 est transférée en Corée. L'usine de Saint-Pierre-Montlimart, près d'Angers est définitivement fermée; quatre-cent cinquante emplois sont supprimés. Thomson change d'un coup sa ligne directrice : fini le standard européen. Le groupe s'aligne sur le plus grand nombre et veut désormais jouer la partie en se battant sur les prix. Un faisceau de décisions qui rend désormais impossible toute stratégie autonome. Le pari du "long terme utile et européen" est abandonné, sans avoir vraiment eu le temps de démontrer sa viabilité.
Cette "internationalisation"
de l'activité micro-informatique altère singulièrement
les relations entre l'Education nationale et son fournisseur: "Pendant
6 mois, l'approvisionnement a été pratiquement nul. On nous
répondait que la Corée saturait à l'export, que plus
aucun avion cargo n'était disponible... Jusqu'aux grèves
étudiantes qui portaient la responsabilité des retards !
La direction générale était aux abonnés absents".
1987
Le nouveau plan "13 000 micros" se prépare. Le cahier des charges de l'appel d'offres exige des compatibles IBM PC-AT pour les lycées et des PC-XT pour les collèges. Au département micro, on se dit prêt à répondre à l'appel d'offres de l'UGAP, même si l'Education nationale estime aujourd'hui que le cahier des charges était trop haut pour le groupe. Finalement, Thomson ne tentera même pas sa chance: la direction générale décide de ne pas participer, estimant ne pas être compétitif.
La gamme de compatibles IBM PC de Thomson, les TO 16 PC, PCM et XP, fait son entrée sur le marché en septembre, au moment où la division "moniteurs" ferme. Douze mille machines seront écoulées en novembre et décembre. Chiffre d'affaires de l'année pour la micro: 300 millions de francs et 7 millions de résultats. Mais seulement 100 000 ordinateurs vendus en tout.
De son côté, en
proie à des problèmes de gestion et de stratégie,
FIL propose un plan de redressement à ses actionnaires. Thomson
refuse d'y souscrire. En mars 1987, la CAMIF prend le contrôle de
la société.
1988
Mais en dépit de ces
"signes extérieurs" de développement, le moral de la micro
se dégrade. "Nous sentions une volonté évidente de
ne pas dépenser un centime pour cette activité", inertie
qui pèse lourd sur le chiffre d'affaires de l'activité :
il sera de 40% inférieur aux prévisions. Thomson ne vend
que 60 000 micros sur les 150 000 prévus. Les hommes de la micro-informatique
se battent "comme Don Quichotte contre les moulins à vent". Du moins
ceux qui restent: les démissions se succèdent tout au long
de l'année. Les rumeurs s'amplifient, à l'intérieur
comme à l'extérieur. Le 22 décembre, FIL dépose
son bilan.
1989
Une impression partagée par les utilisateurs de machines Thomson, et tout particulièrement l'Education nationale. "C'est vrai, explique-t-on à la Direction des lycées et collèges, cette défection ne nous pose pas de graves problèmes. Dès 1985, nous nous étions organisés pour pouvoir fonctionner sans eux. Mais cela montre une réelle désinvolture à notre égard. On ne vend pas de la micro comme du micro-onde..." Exemple cité à l'appui: à l'époque d'IPT, Thomson s'était engagé sur 5 ans pour les pièces détachées. La moitié des accessoires du marché originel ont déjà disparu du catalogue! Le groupe finit par confirmer l'arrêt de son activité micro-informatique. Son désengagement définitif interviendra le 1 er janvier 1990.
Motif avancé : face à la concurrence internationale, Thomson ne peut plus se permettre de se disperser. Une décision cohérente dans une stratégie de recentrage sur deux activités uniques : l'électronique grand public avec la télévision et la vidéo, et l'électronique de défense.
Mais le noyau dur de la micro-informatique, aujourd'hui dispersé, se sent trahi : "Nous sommes à la fois tristes et amers après cet énorme gâchis : nos produits étaient bons, notre équipe était fiable, compétente et passionnée...". Chez Thomson, la micro-informatique n'a pas seulement été une péripétie industrielle. Elle a aussi marqué des parcours humains.
PARLEZ
PLUS BAS...
"JE VEUX BIEN VOUS PARLER MAIS à condition de ne pas être cité. Je vous préviens, mon beau-frère est avocat !" Ambiance... L'avertissement de cet ancien de la micro Thomson a le mérite d'être clair. Tout comme l'ont été - quoique moins désagréablement menaçants - ses ex-collègues. Tous, sans exception, ont tenu à conserver leur anonymat. Certains, en partant, auraient reçu quelques émoluments pour les dédommager du mutisme requis. D'autres disent craindre des représailles. Et il est plus facile de critiquer ou de s'auto-critiquer à visage masqué. Pour ceux d'entre eux qui travaillent
encore dans le groupe, le problème ne s'est pas posé : aucun
n'a voulu répondre à la moindre question. Pas même
la direction de la communication, la mal nommée, interrogée
fin février : "On ne va pas revenir sur cette histoire de micro-informatique!
Vous savez, cela n'a jamais été une activité importante
pour nous. D'ailleurs c'est déjà de la vieille histoire"...
B.M
|
QUE
FAIRE EN CAS DE PANNE ?
LES PROPRIÉTAIRES DE MICRO-ORDINATEURS Thomson doivent-ils désormais prier pour que leur matériel ne tombe jamais en panne? A priori, non. Le constructeur s'est engagé à maintenir ses stocks de pièces déta-cées durant sept ans. "Nous terminerons notre activité commerciale la tête haute", affirme Fabrice Raoul, chef des ventes de Thomson Micro-informatique. La plupart des distributeurs de matériel Thomson se montrent d'ailleurs confiants : "Nous n'avons jamais eu de problèmes de maintenance avec Thomson. On trouve des pièces de rechange facilement même pour des micros qui ne sont plus fabriqués depuis des années. De toute façon, Thomson est une entreprise trop importante pour nous lâcher du jour au lendemain", explique-t-on, par exemple. chez IDC-Gestion, à Marseille. Même son de cloche à la FNAC : "Thomson n'est pas une société-fantôme: elle arrête la micro mais elle conserve un réseau de distribution et de maintenance", souligne le responsable du rayon micro-informatique de la FNAC-Montparnasse. En revanche, à l'UGAP (Union des Groupements d'Achats Publics), l'un des gros distributeurs de matériel Thomson, notamment auprès de l'Education nationale, on émet quelques réserves : "Nous avions déjà enregistré de plus en plus de problèmes pour l'approvisionnement en pièces de rechange", note le président, Alain Gilette. En fait, l'importance du parc des micro-ordinateurs Thomson installés offre sans doute, à elle seule, une garantie: comme le souligne Fabrice Raoul, "on ne peut pas se permettre de mettre la clé sous la porte du jour au lendemain quand on a quelque 700..000 micros dans la nature et qu'on s'appelle Thomson". Enfin, les risques sont encore moindres avec les compatibles IBM PC, la plupart de leurs composants étant tout à fait classiques. Bénédicte
HAQUIN (Zélig)
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pompé sur un site dont j'ai perdu l'adresse mais dont voici l'email de l'auteur : Bertrand.Le-Quellec(a)der.edfgdf.fr